La pandémie du COVID 19 n’a fait que renforcer un phénomène déjà bien présent au Canada, qui est le phénomène de la fraude.
Effectivement, l’isolement des personnes dû à la peur de contracter le COVID et la fermeture des commerces physiques non essentiels, les a encouragés à commencer à magasiner en ligne ou les a poussés à augmenter le nombre de leurs achats en ligne et également à chercher à travailler à partir de la maison, les exposant ainsi à la cybercriminalité qui cherche à les dépouiller de façons toujours de plus en plus ingénieuses.
Hormis les cybercriminels, il se trouve que beaucoup d’arnaqueurs de la vielle école ont élaboré des stratagèmes de plus en plus perfectionnés pour attraper dans leurs filets des victimes crédules nouvellement arrivées au Canada ou des victimes de capacité physique, mentale ou émotionnelle diminués par l’âge, la maladie ou la solitude affective, situation que la conjoncture de l’épidémie n’a fait qu’accentuer.
La difficulté de parler et comprendre aisément la langue ,la méconnaissance des différences des facilités bancaires, de la règlementation dans tous les domaines, des moyens de transactions commerciales entre le pays d’origine et la Canada sont en grande partie responsables des mésaventures vécues par les nouveaux arrivants, on en cite le virement Interact qui est une nouveauté absolue pour ces derniers et qui utilisé par erreur pour le retrait au lieu du versement peut bénéficier à l’arnaqueur.
L’utilisation de la cryptomonnaie présente également beaucoup de risques pour les novices car c’est difficile pour les organismes financiers et la police de retracer ces transactions frauduleuses et de restituer le montant versé par la victime à l’arnaqueur.
Les exemples sont nombreux, et les fraudeurs s’ingénient à chaque fois de monter de nouveaux scénarios pièges.
On en cite pour l’exemple la réception dernièrement de messages textes par les clients de 2 grands opérateurs de téléphonie mobile, qui invitent le client à accepter un remboursement pour les dommages subis suite à l’interruption des services en cliquant sur un lien. Le scénario avait été monté en l’espace de quelques heures entre interruption des services et réception des messages, ce qui montre bien l’étendue des moyens mis en œuvre par ces fraudeurs et leur ingéniosité.
Ce phénomène de fraude ou d’arnaque est devenu si répandu et si grave, que la police SPVM a même jugé utile d’organiser un Webinar en Mars 2021 pour alerter le grand public sur les fraudes les plus connues actuellement, les moyens de prévention ou de réponse si on en est victime.
D’ailleurs en parcourant les médias sociaux de tout bord, on se rend compte qu’effectivement, plusieurs victimes en parlent, afin de chercher des solutions possibles pour récupérer leur dû, pour dénoncer l’arnaque, ou par conscience d’alerter les gens et leur éviter de connaitre le même destin.
On se doute bien que le nombre réel des victimes dépasse de loin celui des gens qui en parlent ouvertement sur les réseaux sociaux : Les mécanismes de la honte, l’incrédulité, le déni, l’espoir naïf persistant en la légitimité de l’offre – espoir que l’arnaqueur continue à alimenter par ses échanges épisodiques avec la victime – et même parfois le souhait sadique de la victime de se réconforter qu’elle n’est pas la seule à avoir été piégée, poussent la majorité des victimes de fraude à taire leur vécu et à ne pas vouloir ni déposer plainte ni même raconter leur mésaventure.
D’ailleurs c’est ce que confirme l’agence anti-fraude du Canada qui déclare qu’en 2018, le nombre de fraudes signalées à la police était de 402 par 100 000 habitants, mais qui estime en même temps que moins de 5 % de l’ensemble des victimes de fraudes signalent leurs expériences aux organismes d’application de la loi.
Un guide élaboré par la Banque du Canada : « La fraude en 3 D », en collaboration avec diverses directions de l’état fournit les détails sur leur nature, les conditions de leur survenue, les moyens de s’en protéger et les moyens de les signaler et de demander de l’aide.
Ci-joint le lien pour consulter ou télécharger ce document :
https://www.banqueducanada.ca/wp-content/uploads/2019/01/fraude-3d.pdf