Download: La communauté et ses comportements
Terme galvaudé , la communauté veut dire tantôt notre groupe ethnique , culturel , religieux restreint tantôt la collectivité de concitoyens , toute appartenance confondue. .
Au Canada , la notion de communauté réfère aux groupes minoritaires partageant une culture , une langue ou une religion en somme des intérêts commun .
En Europe , notamment en France , le communautarisme porte une connotation péjorative . La cohésion , et l’appartenance à un groupe spécifique et distinct, sont contextuellement perçu comme étant un repli identitaire ,avec une tendance a la dissolution de l ‘individualité .
Le communautarisme craint ainsi la ghettoïsation, la discrimination, et la classification des personnes par catégories.
Au Québec , la question de communauté génère un paradoxe voire une certaine confusion . Le discours souverainiste qui tente la survie du mouvement indépendantiste et l’ethnocentrisme principalement linguistique , entraînent la crainte d’une dilution de l’identité québécoise .
Cette allergie québécoise face à la diversité culturelle et au multiculturalisme canadiens, donne naissance à des reactions defensives de mouvements rassurants du vivre ensemble.
L’organisation communautaire peut certes exposer à la dérive sectaire , c’est en effet, cette peur qui provoque également des réactions chez le groupe dit majoritaire
Érigé en système , cette majorité qui s’accapare le pouvoir en fait un instrument d’imposition , pour dicter ses propres lois et règles de conduite .
Protection , sauvegarde , défense , identification culturelle , parfois negation , sont autant de mécanisme de défense que cette majorité s’approprie .
De cette position émerge une certaine ironie socratique qui prétend l’ignorance , pour nier a l’autre ses propres revendications .
En fait , les considérations et configurations communautaires sont sociologiques , culturelles , religieuses mais aussi démographiques , économiques et politiques .
Les vagues d’immigration au Québec et au Canada , ne sont pas un élan de générosité ou de partage , mais des intérêts d’abord et avant tout économiques .
La question identitaire que réclame certaines communautés ethniques , vient donc en opposition à des politiques d’assimilation à peine dissimulées .
Malheureusement , pour une société que nous voulons ouverte , tolérante , accueillante, les frontières entre la sauvegarde de sa propre identité et le racisme dit systémique , sont poreuses en tout cas loin d’être étanches.
L’histoire du Québec n’est pas faite , elle se fait actuellement , les deux peuples fondateurs coexistent et partagent le pouvoir , mais en aucun cas , ils ne peuvent nier des droits et privilèges aux communautés des premiers habitants du territoire ni aux nouveaux arrivants .
La communauté canadienne , québécoise , autochtone et les minorités ethniques , sont la mosaïque qui façonne un pays qu’est le canada , avec une distinction québécoise enrichie par l’apport des groupes minoritaires autochtones et des nouveaux arrivants .
quelques soient les origines et les appartenances , l’identité culturelle des autres groupes , n’est pas une menace à la survie de l’identité québécoise .
Respecter la différence chez les autres , c’est se respecter dans sa propre différence.
Au Québec , les valeurs s’incrustent , la société change et l’histoire s’écrit surtout , par nos comportements .
Noureddine Razik M Sc UM
Conseiller Clinique interculturel
razik@videotron.ca