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Affaire Babour SGHIR : Un haut cadre de Bank of Africa placé en détention

M’Fadel El Halaissi, directeur général délégué de BOA, responsable entre autres du recouvrement, a été écroué dans le cadre d’une enquête diligentée par la BNPJ pour « fraude et falsification de documents officiels et de garanties bancaires » visant en premier chef le parlementaire UC, Babour Sghir, apprend Le Desk de source judiciaire proche du dossier. Les détails

Nouveau rebondissement dans le dossier gigogne du parlementaire du Parti de l’Union constitutionnelle (UC), Babour Sghir, arrêté le 8 janvier pour « fraude et falsification de documents officiels et de garanties bancaires » et par ailleurs condamné dans une affaire distincte par le Tribunal correctionnel de Casablanca le 2 mars à cinq ans de prison ferme et à une amende de 450 000 dirhams assortie d’une indemnisation à la partie civile pour un montant de près de 2,2 millions de dirhams (MDH) au titre des « sommes détournées » à un particulier après une transaction sur un poids-lourd. Sghir faisait aussi l’objet de quatre avis de recherche de la part de la Gendarmerie royale pour émission de chèques sans provision et avait tenté dans sa cavale d’échapper à la justice en prétendant avoir été contaminé par le Covid-19.

Ce 28 mars, et en lien avec l’affaire portant sur une plainte introduite par Bank Of Africa (BOA) qui l’accuse de « faux en écritures bancaires et de falsification de documents officiels à des fins frauduleuses de garanties financières, d’escroquerie et de destruction de biens et valeurs hypothéqués », entre autres, Le Desk apprend de sources judiciaires, que M’Fadel El Halaissi, directeur général délégué de BOA, responsable entre autres du recouvrement, a été placé en détention sur ordre du parquet et ce dans l’attente de l’ouverture de son procès. Il avait été entendu par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) – qui avait ouvert une information judiciaire le 9 janvier-, au même titre que deux anciens cadres de la BOA, impliqués dans ce même dossier et eux aussi écroués pour complicité.

Des offrandes aux banquiers :
Selon nos informations, Babour Sghir, client de BOA, a lors de ses auditions impliqué les prévenus dans l’obtention de facilités et de prêts au profit de ses sociétés, en l’occurence Sami Oil et For Sale Trading, agissant principalement dans le carburant et les lubrifiants. Ainsi, dans sa déposition, celui-ci a indiqué que El Halaissi, qui lui avait soumis le montage financier lui permettant d’obtenir des crédits et des facilités de plusieurs dizaines de millions de dirhams, était lui-même « actionnaire de Sami Oil de manière non officielle » et qu’à ce titre, il lui remettait une somme de « 200 000 dirhams en cash par semaine ». Sghir, qui cite aussi d’autres versements réguliers « entre 20 000 et 30 000 dirhams », au profit du banquier sur ses comptes de la BOA et de la Société Générale, a en outre déclaré à la BNPJ qu’il avait fait offrande à El Halaissi de divers biens immobiliers en contrepartie des « facilités » obtenues : une villa à Plage David à Mohammedia, un appartement au quartier Yacoub El Mansour à Casablanca et un autre à Skhirat, un terrain agricole de 14 ha dans la région de Sidi Zouin à Marrakech, dotée d’un tracteur, du bétail pour une valeur de 9 MDH, un engin Caterpillar pour l’extension de son hôtel à Azrou, ainsi que des équipements de sport et d’autres coûteux présents, peut-on lire de sa déposition, dont Le Desk a obtenu copie.

Toujours lors de son audition par la BNPJ, le parlementaire de l’UC avait accusé ses autres anciens interlocuteurs chargés de clientèle au centre d’affaires Zenith Millenium de la BOA à l’époque des faits, Rachid Fahim et Hassan Qowas, d’avoir eux-mêmes trafiqué des documents bancaires portant sur ses sociétés et opéré des virements de compte à compte à leur profit « en forçant » le système informatique interne de la banque. Le premier, indique Babour dans sa déposition, qui aurait ainsi détourné pas moins de 3 MDH de la société For Sale Trading, a toutefois bénéficié, lui aussi, de ses largesses « sous contrainte », indique la défense de Babour : deux Mercedes, une BMW et un 4×4 Hyundai, payés par chèques par For Sale Trading, l’une des entreprises du parlementaire…

Une dette de près de 300 MDH :
La BOA, à travers son représentant juridique, avait confirmé à la BNPJ, lors de l’enquête préliminaire, que la dette due par les deux entreprises de Sghir s’élevait à près de 300 MDH, montant prétendument adossé à des bons de caisse totalisant 176,45 MDH, dont 40 émanant d’Attijariwafa bank (AWB) à hauteur de 151 MDH et hypothéqués au profit de BOA entre 2016 et 2017, ce qui s’est révélé inconsistant, s’agissant de « faux ». Sghir avait aussi en 2017, présenté à la BOA une attestation émise par AWB couvrant d’autres bons de caisse « égarés » à hauteur de 11 MDH, et dont le règlement à échéance devait bénéficier à BOA. Sauf qu’à date due, un échange de correspondances entre les deux banques a révélé que ce document avait également été forgé et que les sociétés du parlementaire n’étaient même pas clientes auprès d’AWB. Une vingtaine d’autres bons de caisse, ont été dénombrés par les enquêteurs, cette fois-ci de la BMCI, totalisant 25,45 MDH.

Suite à cela, et dans le cadre de fastidieuses négociations avec le contentieux de la BOA, il avait été convenu d’hypothéquer les actifs de deux autres entités contrôlées par le parlementaire, Samra Holding et Sama Prefa (qui exploite une carrière) ainsi que le fonds de commerce de Samra Holding, à hauteur de 288,6 MDH, en plus de fournir une garantie de remboursement de la totalité des dettes en cours. Du matériel de construction avait, durant la procédure, fait l’objet d’une saisie-vente, mais il s’est avéré qu’il avait été interchangé par Babour Sghir.

Toutefois, ces tractations n’ont pas abouti et aucune conciliation n’a été trouvée avec la banque. C’est ainsi que BOA avait déposé plainte devant le Tribunal de Commerce de Casablanca, obtenant coup sur coup deux jugements, le premier contraignant le prévenu à s’acquitter d’une somme de près de 288,6 MDH et le second, prononcé solidairement contre Sghir et For Sale Trading pour un règlement de 35,45 MDH, le tout assorti de contrainte physique. Cependant, l’évolution de l’affaire dans le sens, selon l’accusation, d’une « association de malfaiteurs en bande organisée », voit désormais l’implication directe d’un haut cadre de la BOA sur le terrain du pénal.

SourceLe desk
Dr. El Amine SERHANIhttp://www.origines-hebdo.ca
El Amine SERHANI, est journaliste, membre de l’Association Canadienne des Journalistes depuis le 16 novembre 2020 sous le numéro de membre : 57044868. Au-delà de sa formation universitaire, il a suivi une formation dans le journalisme au centre CNFDI - Groupe JPL, Etablissement privé déclaré auprès du Ministère de l'Education nationale en France et membre de la Fédération Européenne Des Ecoles (FEDE) et ce depuis le 19 octobre 2020 ainsi qu’à HEC en marketing digital. L'expérience du journaliste et grand reporter de El Amine, a commencé dans le cadre du journal des étudiants à l’âge de 19 ans à l’Université Mohamed V, l’Université Hassan II et l’école française des affaires au Maroc ainsi que dans l’hebdomadaire « le Canard Libéré » entre 2008 et 2010. Il a continué depuis 2010 en rédigeant des centaines de rapports et papiers établis dans plus de 134 pays, parmi lesquels la rédaction et l’édition de 14 livres sur les thèmes suivants : Rituels et traditions marocaines, promotion territoriale, économie numérique, etc. Dr.SERHANI, finalise une grande étude sur la communauté marocaine établie au Québec, sur la base d’entretiens de plus d’une heure, menés avec plus de 1600 personnes de cette communauté. Depuis fin décembre 2018, Dr. SERHANI, a créé un média communautaire dédié à la diaspora marocaine établi au Canada en trois langues et sur plusieurs supports (Papier, web, mobile et les réseaux sociaux), appelé « Origines ». El Amine SERHANI, avait assuré pendant plusieurs années des missions comme consultant international auprès du Centre International du Commerce (une agence de l’ONU et l’OMC) et auprès des agences et programmes de l’union européenne. Depuis 2008, il est Président élu de la Fédération Nationale de l'Économie numérique Marocaine, et il aura collaboré avec une centaine d’instances diplomatiques marocaines dans plus de 87 pays dans les quatre coins du monde.
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